Nous sommes tous des racailles... sauf toi, bien sûr, français responsable. | 08 juin 2007

Tu as aussi les gens qui ne supportent pas l'autorité, qui te chient un cake à chaque fois que leur patron leur donne des ordres. T'en a qui s'achètent des 4x4, t'en a plein qui s'achètent ces grosses bagnoles. Y a des mecs qui font du surf, de plus en plus. Des gens qui disent que maintenant, décidément, il y a de plus en plus de violence... Il est vrai que pendant la guerre d'Algérie, la seconde guerre mondiale, il n'y avait aucune violence. Tu as aussi les gens qui te laissent croire qu'il y  a de plus en plus de pédophiles, de racailles aussi qui vont mettre la France des propriétaires sans dessus dessous. Les gens, c'est comme ça. ça gobe. ça déteste gober (t'as jamais chopé un moucheron dans ta bouche qui a fini par s'engluer dans ton gosier?), mais ça gobe tout de même. Tu leur dis qu'on est en état de guerre. La plupart des gens ne vivent pas dans les zones de guerre sus-citées... Moi j'y vis dans les zones de guerre qualifiée par TF1 et France 2. J'y suis. J'y vis, sans armes, sans coup de poing américain ou bombe lacrymo dans l'futal... Je me balade dans les rues, la journée, le soir, la nuit, et je ne porte aucun attirail de guerre... Tous les jours je les croise les "racailles"... Soyons clairs, et rappelons au-delà des hypocrisies de la propagande TF1 et "service public" de France Télévisions, que la racaille est un fils ou petit-fils d'arabe ou de noir africain... Même si le mec est originaire du Pakistan ou du Brésil, le racailleux est un africain, un de ces sauvages incapables de s'insérer dans notre société si belle, avec des lois, des principes et des traditions de grande qualité.

Des rapports humains parfaits. La racaille, c'est un gamin de 8-20 ans (la racaille a droit à un statut particuliers), en dessous de cette fourchette, c'est un délinquant en puissance, et au-dessus il prend le titre de "grand frère" (comprenez, super-racaille, gros trafiquant qui envoie ses petits frangins au front à sa place).

La racaille parle fort dans la rue et gesticule frénétiquement derrière le présentateur de TF1 qui couvre les grandes manifestations populaires (grosso modo les victoires de la droite, et les victoires des équipes de football... C'est ça la culture française monsieur l'gaucho). Tout le monde comprend, sans jamais le dire, que lorsque Sarko, Lepen ou Ségo parlent de "racailles", de "jeunes des banlieues", ils parlent effectivement du "bougnoule éternel", "la sale race", ...

On te met une meuf "issue de l'immigration" au ministère de la justice et  zou, on enterrine le principe d'état policier, la France fière d'être française... La France qui se soumet à un chef... Un bourgeois (peu importe ses origines, c'est un français bien raciste, bien démago, ...) peut maintenant décréter qui est "le bon français" et qui est "le mauvais fançais", celui qui doit se subordonner à ses fastes, accepter de s'écraser devant la toute puissance du maître...

Dans la "zone de guerre" où j'existe, il y a effectivement beaucoup de flics qui ne font pas grand chose, parce qu'il n'y a pas d'ennemis, il n'y a pas ces gosses génétiquement malsains et violents... Alors les flics, en chemisettes, font la queue dans les fast-food chinois ou américains pour acheter leur "bequetance"... Ils s'emmerdent, informent les citoyens: "excusez-moi monsieur l'agent, vous pourriez m'indiquer où se situe la CAAF?"

Tous les jours, et publiquement, tu les vois faire des contrôles au faciès, être abjects, vindicatifs. Ils se remplissent le bide de merdes américaines et jouent les super-français... On leur met la pression: faire du chiffre. Pour un flic, la nuit, c'est pas compliqué. Tu contrôles des mecs émêchés (quand tu es blanc, ça s'appelle "faire un peu trop la fête", quand tu n'es pas blanc c'est "tu t'es encore défoncé") et tu leur cherches des noises rapidos. Un mec bourré, c'est pas un rigolo. Un mec bourré, ça parle trop fort, ça rigole trop et ça raconte des conneries. Un mec bourré, parfois, ça viole des filles et ça insulte des gens sans raison... Alors le flic, il n'a plus qu'à, tu vois. "Alors les p'tits pédés? On s'est encore shooté?" Et forcément, il y a un de ces mecs à fleur de peau qui trouve ça dégueulasse qu'on lui parle comme à une merde... Il se chauffe, et ses mots finissent par dépasser ses pensées. Il n'a aucune limite le mec. Il se croit fort avec tout l'alcool qui coule dans ses veines. Alors il commence à  raconter ses conneries... Il en a ras-le bol qu'on le traîte de racaille à la télé, que les blancs le regardent de travioles à longueur de journée et qu'on lui rabâche les oreilles avec "si tu veux t'en sortir, faut arrêter tes conneries". Je ne donne pas d'excuses, mais franchement, le flic il sait que ça va merder. T'as un gros paquet de flics qui font ce boulot pour l'action... Alors s'il n'y a pas d'action, ben, tu la provoques... C'est exactement comme ça que ça se déroule une fois sur deux au minimum. Au lieu de dire au petit merdeux: "bon tu vas rentrer chez toi, prendre une aspirine et te mettre au pieu... Et arrêter de me traîter de fils de pute, parce que tu es complètement bourré", ben le flic veut aller jusqu'au bout. Il en a plein le cul de se faire traiter de fils de pute par les mecs de banlieue. Le flic se fout des problèmes sociaux, de la désagrégation mentale de pans entiers de la société. Lui, ce qu'il voit et entend, ce sont des merdeux à calmer par le "cognage" de gueule... Pendant ce temps dans les salons clinquants de l'Elysée, on s'installe.

Ici, Sarko a fait moins de 40% au second tour, et Lepen a fait bien moins de 10% au premier. Nous sommes pourtant, ici, touchés par l'ultra-violence de mineurs dés'intégrés, nous sommes les victimes absolues de leur ignominie... Nous souffrons d'être violés, attaqués, cassés en mille... Oui, c'est ça, Bolloré, Lagardère, et autres maîtres à propagandes expliquent à la France des propriétaires, celle qui possède tout, celle qui a peur de tout perdre, celle qui est vieille, raciste, sans foi, sans loi, que par ici, des hordes de barbares risquent de leur pécho leurs fortunes...

Sans doute oui, un jour...

Andy Verol