On casse pas des briques avec le front, ou alors tout juste... | 05 septembre 2008

Sa vraie tête est celle d'un ami. Un mieux pour lui qui veut suivre connement le déroulement de chacune des histoires qu'il vit. Il becquete sous sa couette et se coince recroquevillé, contre le mur en parpaing du garage. La rage est dans son ventre. Cinq jours qu'il se retient de se branler. S'abstenir pour laisser monter la pression. Pressurisé par l'envie d'éjaculer tout court.
Ejaculer. Ou écrire.
Et pendant que les autres rament à la fac, embourbés dans leurs quotidiens plein de Sarkozy dans la télé, de prêts étudiants qu'ils ne pourront jamais rembourser, leurs partiels qu'ils réussiront partiellement, leurs soirées dé-li-res à base de filles à talons-bas-gloss brillant la culture la politique c'est bien mais pas trop et de picoles-coke à outrance jusqu'au décès amusant d'un des participants...
Lui n'y est pas. Coincé contre le mur en parpaings du garage. Il aime "roupiller" dans ses pensées, se laisser coton dans le bide trop gras de ses réflexions. Il ne rumine pas. Il fulmine. Il se demande  là, à cet instant du passage du maintenant de sa vie: "Si j'étais pas une grosse larve à chier, un mec qui s'essoufle au bout de 15 mètres de course à pieds, je-me-demande-bien-ce-que-je-ferais-comme-épreuve-au-Téléthon..."
Il a une idée. Shooter les photos de tronches des dirigeants occidentaux à coups de lance-pierres, durant 36 heures... Le truc de malade. Il ne sait plus s'il faut porter le ruban rouge à cette occasion. Il ne sait plus quel numéro il faut faire pour faire une promesse de don (c'est cool, on promet, mais on dit pas quand on va filer la thune, si ça s'trouve). Le 36 46? Non c'est les Assedic ça il croit.
Il se retient encore de se branler. Il se rappelle cet écrivain estampillé "de banlieue", par la presse, qui lui avait dit qu'un flic l'avait appelé pour le menacer de poursuites. Il avait simplement écrit que les flics frappaient les jeunes sans raison. Quoi de plus vrai? Bref. Au Téléthon, il lui faudrait cotoyer les "gentils policiers" de telle ville qui font des épreuves pour aider les petits malades. Beurk. Pas de ça pour lui.
Il effleure légèrement son gland par dessus le lycra de son shorty. Il sent que ça peut exploser à chaque seconde. Un fleuve de semence. Un ouragan Erika de sperme. Un tsunami filmé au portable de touristes d'orgasme... Spasme. Il rallume son splif histoire de spliter une seconde du réel. Réel.
Extrait de Ils se définissent contre. Roman en cours d'écriture.
Andy Vérol

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