Un premier faux pas dans cette histoire... Partie 2 - Les jours deviennent de plus en plus gluants. | 06 septembre 2008

S'emmerder sans fin dans le garage. Rester comme des bons à rien, des vauriens roupillant tout-le-temps dans l'air odeurs de chaussettes de graillon, la fille qui nettoie et les mecs qui se pètent les pouces sur les joysticks, qui s'poussent des sticks de beuh dans la tête TAN!
Le dernier album des Bérus, Invisible, braille dans la pièce.
Lui l'grand, il gueule par-dessus:
"Putain tu fais chier merde! Ces Béru, c'est des has been de merde, jouent toujours l'même morceau depuis trente ans! La liberté, c'est pas bien l'Amérique ouaiiis les jeunes faut s'agiter! S'astiquer l'manche ouais. Baisse merde."
L'autre il baisse. Les basses se gaufrent comme des crèpes sur le sol poussiéreux.
"Et moi j'vais vous emmener dans des soirées d'noirs! Pas des Antillais les mecs! Non pas des keumés d'la Caraïbe je sais pas quoi! Des africains! Des vrais, avec le cul qui secoue et la gentillesse dans l'regard.
- Oh tu racontes quoi là? Tu dis qu'les autres noirs d'Amérique, c'est des teubés ou quoi?
- Ta gueule toi, parles pas "banlieue" avec moi. Affine ton look pourrave d'Goth qui pue l'vieux savon et l'sang séché, fantasme comme une pucelle sur LA REVOLUTION anarchiste de tes Béru/pauv'cons!
- Vas te faire foutre putain.
- Ouais j'vais aller m'faire mettre, et toi avec moi. Nous tous! On va aller dans une pure soirée, un truc qu'existe pas! Un truc unique au monde! ça s'passe dans un champ dans c'trou d'Cergy-Pontoise, pas loin, dans ce coin -là. Tu vois. Un truc de cinglé. En pleine nuit, loin de tout, loin des keufs, loin des soucis. Une soirée où des africains sur d'la musique de killer genre Dj Mujava, l'mec d'Afrique du sud qu'a fait "Township funk"... Ben t'as pas d'africains du sud dans ces soirées, mais ils ont inventé un truc qui pète, que tu t'enquilles en gueule comme une pipe avec les dents, tu sais quand la meuf se cale la machoire trop fort, que c'est bon, que c'est pas bon en même temps.
- Pourquoi tu parles comme une merde? Fais des phrases normales, on est pas à Secret Story ici.
- Ah quoi? On a la télé maintenant?"
Ils transpirent la défonce. Ils sont comme des cons, la gueule à l'envers, faisandés comme une vieille viande qui a croupie trop longtemps dans un frigo...
Amanda entre à ce moment-là, c'est pas le moment, là, pour la chauffer. Elle a les mains qui tremblent si fort que ça se voit de loin. Elle a la bouche sèche, les yeux livides. La viande faisandée encore...
"T'as quoi Amanda?
- Oh ferme-là Natif. J'me pieute.
- Ouais ok. Alors les mecs, comme j'disais, j'vais vous y emmener là-bas. ça va vous changer la vie. Vous verrez. C'est un peu comme ces artistes parigots-bobos pseudo-revendicatifs à la Kasso... VITE! Ah ah ! L'humour pourrave... Ouais ces artistes-là qui vont bouffer des drogues d'indiens en amérique du sud et qui pensent avoir toucher dieu avec leur petit bout du doigt.
- Oh ralentis merde! C'est chaud de te suivre là.
- Ouais donc dans ces soirées, ça sent la peau qui suinte la sueur, ça sent la snif et surtout on y pratique la Puchy...
- Le quoi? Oh lalala j'dois être trop foncedé.
- La Puchy, bordel! C'est un peu comme dans Fight Club mais en disco, en plus funky."
Natif s'effondre par terre. Sa tête cogne. Humpff...
Extrait de Ils se définissent contre. Roman en cours d'écriture.
Andy Vérol

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