Consommer était la seule liberté individuelle autorisée… | 18 septembre 2008

Polo pue la mort imminente...

On vivait dans une société où la seule liberté individuelle, était celle de consommer... C'est stupéfiant de se remémorer ces supermarchés débordants de victuailles, une variété hallucinante de produits dont on pouvait la plupart du temps se passer. Toute la société gesticulait au cœur des villes, autour des centres commerciaux, des zones commerciales, des rues marchandes, ... Il faut imaginer ! Se rappeler ! Près de 80% de la population occidentale se goinfrait sans fin. La ville, c'était tout, sauf un espace de liberté : les lieux couverts ouverts au public étaient essentiellement des commerces, des musées payants, des boîtes de nuit, des bars, etc. Tout était payant. Lorsqu'on était piéton, il fallait sillonner entre les étales et la circulation, sous l'œil avisé des caméras de surveillance. Il n'existait, pour seuls loisirs gratuit, que des musicos fauchés s'exprimant aux coins des rues, que des sdf braillards qui, parfois se foutaient sur la gueule, ou crevaient dans des cartons. La population n'étant plus qu'un amas de consommateurs abrutis, des silhouettes de formes humaines frissonnant du cul dès que le biffeton ou la blue card vibraient sous leurs yeux d'hagards...

Si l'on souhaitait faire sauter tout ça, on était que de dangereux terroristes. Si l'on disait que les occidentaux n'étaient que des sordides criminels, on était fichés, ou insultés, ou jugés, ou humilié, ou médiatiquement bâillonnés, ou ridiculisés, ou considérés comme des cons ou des dingues, ou tout ça, à la fois...

En bons consommateurs-citoyens crétins que nous étions tous, nous étions simplement autorisés à nous exprimer sur... ce que nous consommions, ce que nous vendions, ce que nous achetions, ce que nous ingurgitions...

J'avais eu le malheur, un après-midi glacé d'automne (putain y avait encore du froid parfois à cette époque-là), d'entrer dans un supermarché et de gueuler « Aux voleurs ! Le commerce c'est le vol de nos libertés ! Le commerce nous abrutit ! Le commerce nous humilie ! Le commerce assassine ! L'entrepreneur est un piteux criminel ! »

Garde à vue sa mère... ça fouette sa race hue autour de la cuvette... J'ai soudain les pensées claires, le cul trempé, eh le cul mouillé j'ai le cul trempé je pense bien un instant et je pense mal un autre Polo a un accent je crois qu'il s'appelle Marco l'a une barbe Polo/Marco l'a quel âge pourquoi on va pas à la maison hue ?

Mon Usine, la suite... (Roman en cours d'écriture)
Andy Vérol

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