Je suis allé à un meeting de l'UMP.



Y avait pas que des vieux, Y avait aussi des jeunes. Y'avait tout un temps de gens dont je ne soupçonnais même pas l'existence avant ça, enfin si, mais disons pas en telle quantité. Les gens de l'UMP se font des bisous après avoir chanté la Marseillaise. Ils aiment bien manger des trucs luxueux. Ils ont des faces de luxure de toute façon. Près à craquer à chaque instant, la vulve ouverte au tout-venant.
Dans le meeting de l'UMP, on parle entre propriétaires, mais aussi entre locataires rêvant d'être propriétaires. Dans le meeting de l'UMP, tout comme dans celui du parti Socialiste ou celui du Modem, on ne critique pas la police, on l'aime bien, on la trouve utile pour lutter contre les zones de non-droits où "une certaine jeunesse" foutrait bien la merde, ferait chier les honnêtes gens, les mettrait dans un état d'insécurité telle, qu'ils n'arriveraient plus à faire caca tout dur (oui c'est important de vérifier la composition, et la forme et la consistance de sa merde pour savoir si l'on va bien, si l'on n'a pas de problème de santé, si l'on n'est pas un chouia pertubé psychologiquement, même si on est de l'UMP).
Je les vois débouler, les révoltés les enfumés d'la gauche: "Oh Vérol, c'est un mec de droite, tu vois je te l'avais dit, c'est un putain d'enculé de mec de droite." Un putain d'enculé de mec, oui à la rigueur, mais de droite, je ne pense pas... Encore qu'on est toujours le fasciste ou le mec de droite de quelqu'un quand on discute avec des gens de gauche. Moi je m'en fous, j'étais au meeting de l'UMP pour savoir si j'allais prendre ma carte ou pas. Déjà connaître les tarifs, voir si les bourgeoises sont si bonnes que ce que l'on veut bien le dire dans les milieux autorisés. J'étais là pour avoir des nouveau amis. Des gens qui me disent que la Nation, la France a perdu de son prestige parce que les "rouges" n'ont cessé de nous humilier, de mettre les vraies valeurs dans le tiroir de l'oubli (c'est pas beau ce que j'écris là hein hein hein?).
J'étais là pour comprendre, pour me familiariser avec ceux qui savent, ceux qui ont besoin d'un chef. Ouais, moi je voulais un chef. Je n'en ai jamais eu besoin. J'excècre les patrons, les directeurs de , les responsables de, les pdg, les dg, les RH, les DRH, les managers, les chefs de service, enfin t'as vu quoi. Me suis dit qu'avec mon mauvais esprit, je pourrais peut-être me faire recadrer par un chef, un vrai, un leader qui te dit, fier comme un bar-tabac, qu'il faut lutter contre le terrorisme pour sauver le monde libre et démocratique dans lequel je suis censé vivre.
Un chef qui me crierait en me battant le cul: "Ah t'aime ça sale rouge hein? Tu les aimes mes coups d'orties sur ta fionne..." Putain ouais que j'aime ça.
Dans le meeting de l'UMP, je me suis mis en quête de pécho. Pas une bourgeoise d'abord, puisque, par nature, je garde le meilleur pour la fin. Non, j'essayais de trouver un gay. Y'a des gays qui ne sont pas seulement des bobos hypocrites parisiens. T'en a un peu à l'extrême-gauche, pas mal à gauche et au centre, et un petit peu à droite et dans l'extrême-droite, y'en a mais ils s'appellent plutôt des "amis virils".
Je me suis dit que le chef, Nicolas S., pour ne pas le nommer, était d'obédience homosexuelle. Ce qui, avouons-le, est un progrès et une marque d'ouverture. Bon bref. Je sillonnais la foule attentive du meeting (ça sentait un mélange de naphtaline, de brillantine et de vaseline), lorsque j'ai repéré le "gay qui s'assume" dudit meeting.
M'asseois à côté de lui et lui dit: "T'as envie de faire la guerre toi non? T'as envie de faire le militaire non?" J'avais un grand sourire chelou à la Aphex Twin (je le trouve beau). "T'aimerais pas qu'on se pécho dans les chiottes mon pote?" Putain qu'est-ce que j'avais pas dit là. Le mec, c'était un fils de ché pa ki, et voilà que je me fais attraper par deux molosses yougos qui me traitent de "fils de pute" avec l'accent et m'emmène dans un bureau. 30 secondes, ça a pris. Pas plus. J'avais envie de chier en fait, parce que j'avais un peu peur. Je me disais que les gens de droite, ils ne rigolent pas avec l'ordre et la sécurité. Les gens de droite adorent les chefs, les flics, les armées, les vigiles, parce qu'ils sont naturellement lâches et lèche-culs. Ils se chient dessus dès qu'ils sortent de chez eux, c'est pourquoi ils font appel à des larbins musclés-entrainés qui garantissent la sécurité de leurs faces et de leur propriété privée.
Bon je passe.
J'étais sur une chaise et les yougos me posaient des questions en me foutant de ces baffes. "Oh les mecs, je suis de votre camp! J'étais là pour prendre ma carte de l'UMP".
Bing, grosse baffe qui claque qui humilie un peu quand même que tu redeviens un petit garçon fragile la honte. Ils me demandaient ce que je foutais là, pourquoi un gauchiste homophobe racailleux était venu foutre la mouise dans leur joyeux beau meeting avec des chefs et des serfs. Je ne savais plus quoi leur répondre. J'avais droit à une baffe dès que je répondais. Alors quand les flics ont déboulé, j'ai tout de suite lancé: "Ces messieurs me baffent en me harcelant de questions incongrues m'sieur l'agent."
Bing, encore une. J'avais envie de caguer dans mon benne, mais aussi de pisser. Je crois que j'avais aussi envie de vomir, et de saigner du nez. Enfin je pensais que je saignais du nez. Tu sais, des fois, t'es là, t'as le nez qui coule super fluide, et là, tu te dis, merde, je saigne du nez. Alors tu enfiles deux doigts dans la narine (ou tu passes un coup de poignet poilu d'ssus) pour vérifier, et v'là que c'est juste de la morve fluide et transparente comme de l'eau.
Alors c'est ce que j'ai fait et j'ai dit aux flics: "Arrêtez ou je vais saigner du nez sinon!"
Putain la menace que je leur avais pas envoyés là. Bang, un poing dans la gueule. "Tiens Andy! C'est pour avoir embêté nos amis!"
J'étais perplexe.
"Les gens du meeting de l'UMP, ce sont vos amis? La police est donc adhérente automatique à un seul parti politique. " Y avait un des deux flics qui avait un air asiatique. ça m'a fasciné. Bon on s'en fout: "Toi t'es un sale gauchiste, et on veut pas de gauchiste chez nous. T'es comme les terroristes."
C'est alors que Jean-François Copé (clique sur son nom pour voir sa jolie tronche) a déboulé et m'a sauvé la mise: "Putain les mecs, relâchez-le! Je vous ai dit de lui mettre quelques baffes dans la tronche, pas de lui péter tous les os! Merde! Ce mec commence à être assez connu, faut pas qu'on se grille."
Il s'est approché, avec sa bouche à faire des baisers de vulves sèches et m'a dit, tout bas: "On va te relâcher toi, mais tu vas te tenir à carreaux, tu vas rentrer chez toi et te taire. Sinon, ça n'est pas compliqué, on trouvera bien le moyen de te mettre au vert, à la Santé ou à Fleury, pour un moment."
J'avais le dindon par terre. J'avais envie de leur dire d'aller se faire enculer et tout. Mais bon, ça n'aurait été qu'une "extension du domaine" de leur "légitime violence".
Quand je suis sorti, j'entendais un intervenant dire: "Avec Edwige, on pourra enfin connaître les imposteurs!"
Bon voilà. Je ré-essaierai une autre fois.
Première parution:  21 septembre 2008

Léonel Houssam

Commentaires

txrfnd a dit…
énorme ce texte andy !

txrfnd a dit…
énorme ce texte andy !

txrfnd a dit…
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