J'avais pour objectif d'échapper au cancer | 02 février 2009

Le chômage est une opportunité.
Une façon de rebondir, toute la journée sur le lit dodu acheté sans compter lorsque j'avais un emploi... J'étais de gauche. Je rêvais d'un autre monde, mais en attendant, je consommais tranquillement. C'était un peu l'idéal. Dire que le monde était vraiment pourri, tout en achetant, tout le temps, à tout va. Va-t-en. Les vaguelettes de bonheur qui tressautaient dans mon ventre chargé de viandes, de légumes, de sucres, de sel, d'épices, de trucs bio, de trucs industriels...
J'étais préoccupé par le cancer. C'est vrai que l'on mourrait du cancer surtout. On ne mourrait pas de faim, on ne mourrait pas des suites des blessures provoquées par la guerre ou une bagarre générale. On mourrait du cancer, on mourrait d'infarctus, on mourrait de suicide, de dépression et d'accident de voiture... C'était notre préoccupation. Ne pas mourir. Pas maintenant. Aller jusqu'au bout de nos espérances de vie : 80 ans et quelques minutes pour les femmes, et 76 ans et quelques pour les hommes.
Je me situais entre les deux. J'avais pour objectif d'échapper au cancer, aux maladies dégénératives cérébrales aussi. Un nom comme ça.
A présent, je me sens mieux. Le fait de ne pas savoir de quoi demain sera fait m'oblige à recentrer les choses sur des besoins plus primordiaux : baiser pour éviter la dépression, baiser les autres pour bouffer, ne pas chercher de travail tout en affirmant le contraire à tout le monde. Profiter des chaînes TNT, d'Internet et de toute cette pornographie accessible à satiété.
Sur mon lit je bondis.
Le Raphaël ou le François, je ne l'ai pas revu depuis cette fois où je l'ai filmé en train de pisser. Je pense à lui. Je me demande toujours s'il a une conscience... Si je le mettais dans un solarium, je suis sûr qu'il resterait allongé jusqu'à la brûlure la plus violente.
Je ne cherche pas de travail. Il y  en a sans doute quelque part. Mais je ne veux pas le chercher. Je veux qu'il vienne à moi, qu'il ne soit pas difficile, pas contraignants, que les gens avec qui je bosserais deviennent des amis. Des drogués éternels. J'aimerais qu'ils soient ça. Sincèrement. J'aimerais qu'ils soient gentils et me fassent rire. J'aimerais qu'il n'y ai pas de chef. Que chacun fasse ce qu'il veut.
Moi je ne ferais rien. Je toucherais le salaire. J'aimerais faire comme les bourges : faire semblant de travailler et gagner des millions.
Les gens ont très peut de ne pas avoir de travail. Moi j'ai surtout peur que les gens me reprochent de ne pas en avoir. Parce que s'ils ne disaient pas ça, je serais entièrement satisfait. Je ne ferais rien. Ou presque. Je ferais juste les choses qu'il faut faire pour ne pas attraper le cancer ou une maladie dégénérative du cerveau. Il n'y a que ça qui m'importe. Et aussi faire des voyages. Voyager et baiser librement des gens que je voudrais, de l'âge que je voudrais. C'est une chose importante. Parce qu'à 38 ans, on me regarderait de travers si je baisais une fille de 17 - 18 ans. Mais c'est ce que je veux. Je m'en fous de ce que pense les gens de ça. Les gens veulent toujours dire ce qui est bon et mauvais... surtout en matière de sexe... Chez eux ils se font des choses crades, ils se reluquent le sexe en cachette et ensuite ils se posent en moralisateurs. Le sexe leur fait peur. Le sexe c'est sale alors il faudrait le réglementer.
Ils enseignent ça à leurs gosses d'une façon ou d'une autre. Ils ne parlent pas de sexe, ou ils essaient de le faire de façon « pédagogique », mais en définitive ils ne font que ça.
Quand tata roulait des pelles à ses mecs de passage. Ça me gênait. Elle me disait que c'était l'amour le plus important. Mais pas du tout. Je voyais bien aussi que le sexe pur, la baise étaient tout aussi importants. Elle faisait l'amour souvent avec des hommes qu'elle affirmait ne pas avoir aimé après coup. En fait, elle se faisait baiser, ou elle baisait des mecs, et ça avait l'air bon, délicieux, ça me donnait envie. Je me déchargeais dans ses dessous parce que c'était la seule issue possible pour le contrôle de l'excitation exponentielle que son insatiable envie de baiser provoquait en moi.
Depuis j'ai pris la main. Avec mes indemnités chômage, je vais me payer un voyage en Thaïlande. Et là-bas j'irai voir des putes. J'ai lu ça dans les livres de Houellebecq. Avec son style naze et ses histoires de petite bite, ça m'a donné envie de faire ça. Parce que je pense que Houellebecq préfère pisser dans la bouche de ses compagnes que d'éjaculer dedans leurs orifices... La pisse.
Je lutte donc contre tous les éléments susceptibles de me provoquer un cancer ou une maladie cérébrale dégénérative et je prépare des voyages... Je visiterai peut-être. Mais ça me gêne de voyager seul. C'est pathétique. Ça me fout les boules et la honte. Je ne sais pas ce qu'il y a de plus honteux à dire à tata en fait. Dire que je suis au chômage  - et que je trouve pas parce que y'a pas de travail - ou dire que je voyage seul, sans personne...
C'est un peu de peinture écaillée qui tombe du plafond...
A suivre... ?

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