Je ne sais plus où j'en suis... | 02 février 2009

Les mecs et les meufs qui se pointent ici pour dire: "Vérol tu files un mauvais coton. Evite de te rapprocher de certains médias, etc." Ben voyons. Je m'éloigne plutôt de ceux qui, confortablement installés dans leurs chapelles idéologiques, ne se donnent plus jamais la peine de zyeuter le monde... Bien sûr que je comprend les discours humanistes, les paroles saintes de gauchos de classe moyenne, les p'tits neuneus qui trouvent ça cool ce qu'il dit le Besancenot. Je sais que j'effraie les gens de gauche et que j'emmerde ceux de droite... Mais je ne calcule pas ça.
Je n'ai pas de plan média, pas de stratégie de communication. Je vais là où l'écriture reste encore un défi, une façon de toiser le monde, et surtout la masse, le "peuple"... J'aime ça. J'aime défier ceux qui dirigent comme des merdes raides extirpées douloureusement...
L'année dernière, lors de la sortie des Derniers Cow-boys français, sans le soutien de Franca Maï et sans le côté "je m'en fous j'y vais" de mon éditeur, je n'aurais aucune aucune forme de presse classique possible parlant de mon roman... Non que je pense que ce soit le chef d'Oeuvre international, mais franchement, les chapelles, et surtout celles des gauchos des médias, vérouillent définitivement l'audace, l'écriture coups de poing, la littérature à risque...
Les journaleux de Libé, les Inrocks, ceux de quelques émissions de télé (Type Ardisson), ont refusé d'emblée de parler de mon roman, parce qu'il est "trop radical". C'est quoi un roman trop radical? Et c'est quoi un roman pas radical?
J'ajoute des médias qui se la jouent avant-garde et pissent clairement à la gueule de tout ce qui ne traine pas dans leurs bistros branchouilles parisiens... Le directeur de publication de Chronicart m'a un jour lancé: "J'aime pas les pleurnichards..."
Ben voyons...
Et me voici donc dans la cour odorante des médias et sphères parallèles où des mecs comme Costes ou Konsstrukt croupissent... D'un revers de la main manucurée (avec un portrait du Che sur l'ongle du majeur), les merdeux scribouillards de papelards et autres chroniqueurs, balancent le cadavre de ma littérature dans la case: "Sale facho, ou risque de l'être, en tout cas pas de gauche comme il faut... Ambigü, etc.)
Au final, tout ce beau monde vomit Vérol et déclare que je ne suis qu'une merde en n'ayant jamais lu une seule ligne de mon roman, en n'ayant pas une seconde pris la peine de comprendre mon taf frénétique...
Alors ce que je veux dire: je ne suis pas une victime de ces gens. Oula non. Je suis heureux d'être exclus de leur Empire. Je suis fier d'être l'un des parias de leur dégueulis branchouille de gauche humaniste qui ose dire que c'est pas bien le capitalisme mais en restant poli la violence c'est pas bien j'espère que tous les français vont tout casser ces français ces cons qu'ont voté Sarko mais c'est dégueulasse de dire du mal des écrivains sauf ceux qui sont pas corrects. Hum.
Seulement là, tu vois, j'ai un problème avec ce que je viens d'écrire... Faut être clair là. J'en n'ai rien à foutre de tout ça. J'étudie un truc en ce moment. Je cherche à retrouver l'odeur des oignons et des pommes de terre dans le fond de la cave. L'odeur du cadavre. L'odeur de sa peau flasque. ça n'a rien de morbide. C'est au contraire un signe d'espoir.
...
Andy Vérol

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