Je rumine comme un chien... | 10 mars 2009

Je rumine comme un chien,

Je becquete comme un cleb’s… Je fais l’dos rond dans la rue pour pas qu’on me renifle le flanc.
Ado, j’écrivais des trucs de chiotte. Vieux con, j’écris toujours des trucs de chiotte. Je rêve d’un voyage en bagnole, avec de l’essence dedans. Pas de toi, pas de gens, pas de… Putain c’est nul.

J’ai mis un pull qui pique. Quand je pisse, ça pique aussi. Quand j’éjac’, ça pue, quand j’me gratte, ça fouette.
Les week-ends à me faire virer des pubs, c’est reparti. Les nuits à picoler, à me décrotter l’pif devant la télé. J’ai arrêté l’ordi. J’ai arrêté un peu. Ça commençait à me faire chier. Y’a des gens à la télé qui disent que c’est pas bien. Ils disent que je suis un addict. Ils disent que c’est bien ce que j’écris mais que je suis un addict. Il y a un artiste qui dessine des cadavres qui m’a dit qu’il allait venir chez moi et me défoncer la gueule. Il y a une meuf qui a sorti un couteau, a essayé de me le planter dans l’ventre. J’ai esquivé. Après je suis allé me cacher dans des centres commerciaux. J’ai parlé avec les vendeuses : « Alors c’est pas trop dur avec la crise ? Moi je suis un écrivain de chiotte, ça a toujours été la crise. »

Quand je suis arrivé pour la dédicace dans ce salon, j’ai eu envie de chier. J’étais pas bien. J’étais bourré. J’y suis pas allé. Mon éditeur m’a défoncé les tympans. Je lui ai dit « hurle pas comme les papas ». Il a rien vendu ce jour-là.

Une autre fois je suis allé avec un gars qui puait des pieds. Il avait une poubelle, qu’on a du pousser sous la pluie pendant deux heures… On est arrivés trop tard au festival. L’organisateur m’a engueulé. Je l’ai coupé : « Non mais c’est pas de ma faute, j’ai un cancer, ou le sida, un truc comme ça. » Finalement j’ai eu droit à des pâtes sauce tomate et j’ai causé défoncé, toute la nuit avec Julien Doré et un gars qui fait de la guitare pour Julien Clerc ou Daho, je sais plus. Ils ne connaissaient rien à l’écriture de chiotte. Et toute la nuit, je suis allé chier ma gastro. J’avais un mal de chien malgré le vin et les joints. J’étais pas bien. J’avais peur qu’Obispo nous rejoigne, mais ça a été des meufs de 17 - 20 ans qui sont venues pour faire les chaudasses. J’avais pas mon viagra, alors j’ai rien fait. J’avais pas d’objet. J’avais même plus d’idées politiques. J’avais le pathétique en dindon.
Andy Vérol

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