Les cinémas de cul ont disparu... | 17 avril 2009

J'ai franchement jamais été la plus grande star de ma vie à la con. Quand j'ai vécu - 4 mois - à Londres, j'attendais mon bus pour aller faire les photocop's de zines. C'était au début des années 90. J'allais vers Camden, c'était la zone, pas du tout un truc de branchouilles blanches faussement fauchées. ça sentait les pieds... et tout le tralala sur la guedro, les putes à 20 Livres et les quelques pounds pour une part de pizza bien tomatée et une salade sans doute, hue, salée à la sueur... Je ne comprenais rien à ce qu'on me disait. J'étais une merde en anglais, et pour moi, ça importait peu. Je me sentais plus libre dans un pays où je ne comprenais rien que dans un quartier où tout le monde braillait ses oppositions en français.
L'Angleterre, c'était un exotisme, des filles faussement prudes, des homos épanouis, des nazis à fond, des islamistes à l'essence... C'était comme ça... que last week, je suis allé voir un film de cul dans un cinoche... Y'avait de moins en mois de mecs qui allaient voir des films de cul... A paris, ceux qui allaient dans les cinés porno, c'était comme les consommateurs de putes: des paumés d'expatriés, d'immigrés, de diasporisés et des dégénérés, des tarés, des facteurs qui trouvaient pas la fente... Quoi...
Moi j'avais pas d'intentions particulières. Je bossais dans une boutique de New age travellers à Brixton, quartier noir par excellence, à l'anglo-saxonne. ça signifiait que tout blanc n'était qu'un étranger, un danger et un ennemi... ça me faisait bander.
On sonnait. On faisait un code. On était ensuite vérifié par le juda d'une porte blindée...
Puis j'allais bosser. ça consistait en la reprographie de centaines d'exemplaires de fanzines underground et politiquement à la lisière de ce que la société et ses lois à chier, autorisaient. On préconisait, dans certains cas, le meurtre de grands patrons, et dans d'autres cas, on orientait les gens vers les mondes parallèles: les soirées illégales et interdites (y compris par une démocratie fondée sur les libertés individuelles comme en Grande Bretagne) qu'étaient les rave(s) hardcore plantées dans les campagnes... humides.
ça me crevait de faire ça. Mais j'étais le chien de ces libertaires, un chien volontaire...
et pour me relaxer de toute cette violence... j'allais assister à des séances ciné de cul... juste avant que tout ça ne soit interdit... par les cassettes vidéos à pas cher, les copies, et finalement internet qui ouvrait le monde entier, de 7 à 107 ans à l'urologie, la scatologie, les incestes, les partouzes multi-religieuses, les speed-fucking, les "spécial" obèses et femmes qui vomissent, et les...
A l'in térieur, on était que des mecs, et on se sentait... enfin libres, avec nos queues, notre film, nos mains précises sur nos queues moitié dures...
A suivre?
Andy Vérol

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