Seringues dans l'corps, le jeu de fléchettes des infirmières


Si je vous dis que je vous emmerde, que je mate partout, je creuse des tombes en ligne, le long oui le long des bords rocailleux de la rivière large qui coule paisiblement à côté de chez moi. Je la prends en photo, je l'observe, surtout je l'écoute. Et elle me fait penser à de la salive, loin des pue-du-cul de keupons des temps moribonds. J'ai creusé quinze tombes que je remplirai au fur et à mesure. Je pêche à l'hameçon dans l'eau vaseuse des réseaux. J'attends, je regarde les milliers de doigts pourris qui tapotent sur les claviers noirs lettres blanches. Puis j'attends encore en sirotant un sirop de seigle, un thé jaune ou un café amère. Lorsque sa mord, ça claque, ça chie, ça frappe la surface, ça s'contorsionne, ça brille des écailles et hurle le silence gueule ouverte vers mes cieux, les brindilles dans les baskets, les luxuriantes boules tremblotant à la commissure de mon CK immaculé. Je promets d'enculer, de démonter, de propulser dans le panier... avant tabasser avé le bâton, sécher avé le torchon blanc tailladé de lignes rouges et de cuire cliniquement sur un feu d'camp nourri aux merdes de pigeons, aux restes d'huile de vidange. Tiens, un avion passe et crame dans le disque solaire. Je mange la chair blanc/rosée de l'hypernaute... On rit, on pleure. Je dépose dans la première tombe son corps décharné/grignoté/tourné/en/fidèle/shemale. Hue la Han HUE!

Tu peux mettre tes mains dans la boue mais tu n'es en somme qu'un point d'ancre sur un graphique, une courbe montante ou descendante, fraction armée à blanc qui pétarade dans tous les sens en ne parvenant à faire qu'une chose, la Hue Han de la han, à te cogner les coudes sur les parois de verre des immeubles modernes. Des claquements de mains, des rires, des "on va se taper le derrière par terre" façon bras criblé de points rouges. Les "flanks" d'aiguilles eud'seringues dans l'corps, le jeu de fléchettes des infirmières, le dégoût profond pour les mauvaises peaux, l'obsession du lino qui brille. La rue, et encore la rivière large qui coule à côté de chez moi. On y va, on s'y installe, on s'y momifie quelques heures avant de chercher une nouvelle bestiasse sur les réseaux, shemale insipide taguée dans le réel par des réal' télé peu scrupuleux.

Entrave Haineuse. (En cours d'écriture. Co-réal Yentel S./Léonel H.)

Léonel Houssam (mon soupçon d'Andy Vérol)

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