24 heures d'amour, et autres émeutes... | 15 octobre 2011

7 heures : des seins du matin, les draps froissés, la sensation des mains moites emplies de larmes qui roulent sur le corps… Un rap gueulard, la compagnonne crie dans son cauchemar. J’ai des mains regarde, des pieds regarde, des yeux regarde, un caleçon rien dedans regarde. Le réveil matin braille l’actu, les 12 dernières heures dans le monde, mettre des gants en hiver, la riche idée d’un hideux dansant sur la maison. Là, le toit, là, la petite mur en parpaing c’est lourd. Ce sont les nerfs ; la folie des bars qui enlacent, demain c’est pizza livrée, le Coca qui va avec la guérilla qui pan pan pan dans l’os là du crâne… Le fil tendu jusqu’à l’instant de péter… Elle me gonfle, je lui dis de dégager du lit, y’a plus grave que des problèmes de fringues. Y’a pas la Somalie ni la crise de la dette, il y a moi, mes nerfs, la rouspète facile, le café avec une clope, puis le café avec une clope, le café avec un joint, la guigne, les croupissants genoux, les cris gênants, la rouille du corps, tu n’es pas là à lire ça hein ? Une petite mur,  des briques, l’excroissance de la crue du ru en bas de l’impasse des Bleuets. Papy met sa main sur ma cuisse : « C’est pas comme pour les pédés, c’est de l’amour l’ami ». L’odeur de pins mouillés lorsque fenêtre ouverte et le grandiose d’un lac calme, criard, sillonné par des voiliers. La visqueuse, la berceuse, la France Info sous la douche, l’odeur du savon à l’orange mêlée aux pins mouillés, l’humidité d’un lac, le café bu brisant les muqueuses du fond de la gorge. J’essaie, ne réfléchis pas… J’enfile un jean, 20 euros sur la Redoute, taille droite, usé à coups de produits chimiques par des turcs ouvriers… L’heure d’aller travailler, mais taraudé par cette boule big dans la gorge, je geins par terre de la salle de bain. Les gens me dégoûtent, les filles sont des gens qui font bander. Elle claque la porte. Il y a encore l’odeur de sa valise pleine, encore le puant de son corps dans la cuisine, le salon, la chambre. Dans la mur du HLM, un rat respire, des sketchs sur Youtube, un film sur Porntube où une vieille s’enfile un fiston. La fumée, la clope et sa fumée, le café. Le black qui sonne à l’interphone. Ça n’existe pas les petits déj’ livrés, la rangée de tapis dans le couloir… C’est tellement beau les impôts. Elle trotte dans ma tête. Je me dis que c’est une conne, mais ça me fait pleurnicher comme un bambin la couche pleine de merde. Doigter sa merde, sucer un sabre, l’Houssam de la danse pisseuse. Ma piste de danse dans la micro-cuisine, entre micro-onde et gazinière, comme l’odeur de la viande cuite par grand-mère.
8 heures : peut-être moins le quart. Un Hollande mérite une balle dans la tête. J’ai la gueule plongée dans le placard. J’avais des Majorette, des Big Jim et un briquet en forme de petit flingue de femme. Le fantasme, et papy qui tire sur la Chesterfield. « Mourir d’un cancer ou d’un cancer, d’un accident de voiture, ou d’un truc domestique ». C’est l’heure de sortir, de marcher dans l’épaisseur de la foule, les visages identiques de ces planéteux des singes, la compagnonne partie, la colique, le pot d’échappement chromé de ce taxi. Allumer l’ordinateur, tuer le temps doucement ses mains se posent sur les touches de mon clavier, ces multi-couilles, la politique dans la radio, le docteur en blouse blanche qui annonce la tumeur, les images en Somalie, les cadavres au pétrole du Nigéria, les ramasseurs de glande, le joint au bec, la place de la Liberté de la libertad des indignés, révolution manu chao, Mastercard et le col pavé. J’avale un croissant blindé de beurre, mon cul gratte, une femme aux belles jambes clope sur la terrasse de la Musarde. Je cherche pour l’instant, le texte s’écrit seul, c’est du Ruquier en mieux, du Bush en sexy, du Carla en bouillabaisse. Une partie de Counter Strike, une autre de Command & Conquer, Wu Tang en fond sonore… L’honneur à coups de fusils, reportage sur la première guerre mondiale, la viande d’avinés de 20 ans, la vindicte, la Nation, mon amour, l’impôt, mon amour, la compagnonne, pan pan pan, sa valise, son string, sa chatte, ses besoins de câlins, la Nathalie, ses névroses privées, sa fofolle en soirée « l’es trop belle et trop cool », s’arrache le dos avec ses ongles « tu m’fais chier avec tes chaussettes, ta façon de me laminer la chatte, t’en as rien à foutre avec ton foutre de mon plaisir ». Oh putain ta gueule, j’explose l’arabe avec mon armée américaine, je nique le kurde avec mes tanks turcs, je bombe atomise la face de Sophie, ses gros seins, me monte dessus, j’attache ses mains dans son dos, j’bloque ses griffes et marteau-pique comme sur Porntube, j’ris du sketch sur Youtube, la baise en pensant à Ruquier, BHL et Bush… Elle langue mes lèvres, Lucie, la peaceuse, la loveuse, la geek grimaçante… Counter Strike, shoooooote ! Un t’chat privé avec une cougar.

Léonel Houssam

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