Et si ce n'était pas la Terre? | 10 août 2012

J'avançais calmement, lentement, laminé par une certitude: je ne vivais plus sur Terre depuis quelques décennies. J'avais été transporté ailleurs, sans le savoir (je l'avais vu des centaines de fois à la télé ça, ils me l'avaient raconté, avaient prétendu que c'était de la fiction, mais, et, mais, et pourtant, ça n'était en fait, que la stricte vérité... Je crois. Des lagunes jaunes d'Androcrat aux presqu'îles tentaculaires de Saint-CraKas, mes guêtres avaient trainé là, foulant un sol de méthane liquide, de soufre gémissant. "Le métal du flingue est ma chance, ma belle, mon bronze brûlant dans la castre de mon flanc!!!"... J'approchais et je fixais la montagne de langues inconnues qui défilaient sur les citernes géantes. Une horde terreuse claqua l'humide de mes yeux. Je les frottai avant de m'apercevoir que le vigile m'avait laissé passer. "Tu es venu me tuer? Ce n'est pourtant pas l'heure"... Mon visage se dessina encore sur le sien. Il tenait le miroir et me parlait comme Tonton, la même voix, la même force, les mêmes burnes tassées dans un jean Loïs des années 80. Je n'osais pas sortir l'arme. "Tu reviendras quand tu seras plus grand hein? En attendant, tu vas retourner dans ton préfa, tu vas te reposer, éviter de boire, et demain, des talus de tonnes de tas de tonnes de déchets attendront tes bras métalliques et mécaniques pour les ranger, les recycler, les envelopper de ta force de travail nouvelle... Et tu feras ça pour Astérion. Tu le feras pour un enfant, une femme ou un rêve. Tu le feras jusqu'à ce que ton visage qui se dessine dans le mien, ne devienne plus que le fouet, Chkakkkk! MAINTENANT DEHORS!"... Une jolie boucle répétitive, une caresse de pieuvre pourrissante sur l'angle du menton. Je m'effondrai sur les genoux, tenté de lui gueuler "DOCTEUR"... "Fais demi-tour et sors d'ici maintenant"...
Mon Usine, la suite... Roman en cours d'écriture. A insérer à la suite du précédent.
Andy Vérol  

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