Dans un sirop de placenta

29 août 2011: Dysfonction érectile. Je laisse couler le lait et le sang à la commissure de mes lèvres à l'instant de l’éjaculation faciale. Un flop. Je dirais que parfois, on a besoin d'accomplir une tâche parce qu'on est atteint de dysfonction érectile. Donc, on signe un contrat et on sourit. On est dans la cour pendant une heure par jour. ça ressemble à une plage, à un saccage. J'ai confiance dans les murs en contreplacage, les images pixelisées de la télé irritent et abîment les yeux. J'accuse. JE me tais. J'accuse. Je me tais. Je cherche à revivre. C'est le dernier jour de mes malheurs. Je vais sortir de nouveau d'ici. Je vais sortir d'ici, récupérer l'enfant qui barbote dans la poche en plastique dans un sirop de placenta et de mauvaises pensées, et d'erreurs...

30 août 2011: la confusion sexuelle, c'est un truc du vivre trop longtemps, les cheveux qui se barrent, les tentes mal isolées près de la plage, les couples qui copulent moitié ivres toute la nuit avant d'aller au petit dej', puis aller au club de poney...

31 août 2011: extraire les mains de la boue. Pour m'évader, j'ai ouvert la porte, j'ai salué l'antillaise à l'accueil, ma valise à roulettes à la main droite, l'enfant dans le liquide dans la poche en plastique dans la main gauche et je suis monté dans le bus, au fond, comme les cancres, les montreurs de cul, les taquins et les torturés.

Léonel Houssam