L'amour mène à tout parce qu'il n'est qu'une annexe de la mort




L'amour mène à tout parce qu'il n'est qu'une annexe de la mort. La beauté est la fusion de la béatitude avec une forme de cannibalisme refoulé. Faire d'elle l'en soi la seconde silhouette, la belle et bonne pâtée pour assouvir l'appétit de cochon. Je lui proposai de boire un verre. C'était moi ou Léonard qui jugulait l'ivresse avec des propositions sexuelles explicites. Je fis les yeux doux à Lucie, qui me fit les yeux dangereux avant de les baisser, les déposer délicatement dans leurs paupières inférieures. Bébés de vue dans leur bain de larmes. Elle m’émut, m’anéantit. Je tremblais. « Il faudrait qu’on se sauve mutuellement ». Elle ne répondit pas, blêmit puis ravala une morve bruyamment avant de tenter une réponse : « C’est trop me d’mander. On peut déjà essayer de s’faire du bien ». La colère montait mais je la retenais en focalisant sur ses mains fines et douces, en pensant que cette colère m’avait toujours mis dans la merde, qu’elle ne m’avait fait faire que d’atroces bêtises… « On peut commencer par ça si tu veux oui ». C’était mal parti. Je lui pris la main et l’emmenai au bord de la route pour rejoindre ma voiture. En silence. La circulation était dense. C’était un samedi après-midi et les citoyens se ruaient aux courses. Tout Val devait déjà nous lorgner, nous dévorer, nous digérer… L’énorme ventre du camp, de la ville… La bile collective… Peu m’importait, je tapotai sur ses petites fesses avant qu’elle s’assoit à la place du mort. Elle couina tout en me dessoudant du regard. Grimée avec l’envie…

Léonel Houssam

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