Bouffer les lèvres de la shemale comme un tartare





Les pneus crissent, les enfantillages doivent cesser, j'ai roupillé des heures, des jours des nuits, dans les soirées de con-cons, y'avait des drains plantés dans les torses des danseurs, avec les tuyaux qui se baladaient sur la piste de danse, qui courraient jusqu'au bar pour remplir les verres de cocktails de graisse blanche et épaisse sillonnée de fil de sang... La grande shemale brune métisse pas très jolie, je lui bouffai les lèvres comme un tartare, des tas de suinte, des monstres qui avaient mal aux pieds, nuit matin midi la tête penchée dans le vide sous la couette... Entre ses fesses, ça ressemblait à une grappe de myrtilles. Dedans dehors le pastis à la main, les lunettes de soleil vissées, une tentative de suicide foirée sous la douche. Dedans et dessus, des petites bêtes cuites à la poêle. Je donne, je rends, je vomis, je régurgite et je reprends mon souffle la face jaillissant à la surface de l'eau rose du bain... Des morceaux de shemale sont éparpillés dans la salle de bain. Bien, j'ai besoin de prendre l'air.

Léonel Houssam

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