Déchirés de douleur à la vue de leurs proches décapités.




Le calme retrouvé pour quelques instants. Ils ont installé une frontière visible à des kilomètres. Des rondins de bois taillés en pointe, côte à côte, enfoncés dans la tourbe, sont tous surplombés du crâne d'un enfant, d'un vieillard ou d'une femme. Agenouillés devant cette paroi sanguinolente, les hommes pleurent, prostrés, hurlant, déchirés de douleur à la vue de leurs proches décapités. Certains portent encore des chemises et des cravates maculées de crasse. Derrière eux, à quelques centaines de mètres, les buildings dans lesquels ils ont œuvré, s'élèvent, éteints, la limite du plafond céleste les effleurant.

Léonel Houssam

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