Entre les quidams vautrés par terre

Je fredonne du France Gall assis sur un banc, Avenue Montaigne: "Viens, je t'emmène..." 

Le sable blanc qui recouvre toute la surface goudronnée est trempé par la pluie orageuse qui s'est abattue trois heures durant. Ils sont nombreux à s'être posés sur le sol, profitant de la fraîcheur relative qui s'est imposée sur la ville -il fait encore 34 degrés mais en comparaison des 42 à 46 degrés de ces derniers jours- pour quelques heures seulement. Des enfants et des adolescents jouent autour des quelques centimètres d'eau stagnante et vaseuse de l'ancien bassin décoratif de la place de la République. L'un d'eux, d'à peine trois ans, jaillit d'une mêlée improvisée d'une dizaine de garçons maigrichons et zigzague entre les quidams vautrés par terre -certains tentant de se rafraîchir avec un éventail de papier- et attrape les sacs à main posés dans l'angle mort de leurs propriétaires avant de disparaître derrière la façade d'une de ces maisons inachevées de l'ex-futur "quartier des étoiles". Il va sans doute donner son butin à l'un des chefs de bande, un "vieux" à peine majeur.