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Et d'autres! 

Extrait: 
Cela sentait le cambouis et la limaille de fer... Je passais l'éponge sur la carrosserie comme on caresse le pelage d'un lion menaçant. La BM de tonton était bleue, belle, triomphante, les jantes chromées et vitres teintées. Le pot d’échappement était extra-large. Sa grande fierté. "Je n'ai pas goûté de peinture plus classe que celle-ci". Tonton entrait régulièrement dans le garage: "Alors t'avances? Là! Regarde là! C'est crade! T'as de la merde dans les yeux gamin?". Mes samedis après-midi étaient consacrés au récurage, au nettoyage, lustrage de tout ce qui lui appartenait, de près comme de loin, à l'exception de ses vêtements et du parterre de fleurs luxuriantes qui défiaient les parterres de fleurs des voisins... Des larmes, et des crampes, du matin jusqu'au soir, j'assurais le service... pendant qu'ils se rinçaient aux apéros, fous rires et débats musclés sur la politique. Je les entendais causer, leurs échanges complices meublaient mes silences et rythmaient mon labeur jusqu'à 16 heures, le moment où Tonton descendait et m'ordonnait de cesser: "Maintenant tu arrêtes et tu viens avec nous. Tu as le droit à ton goûter". Autour, c’était les montagnes hein, les belles forêts, la liberté des aigles et le ravage des rongeurs. J’en avais marre, j’étais éreinté, mais encore obéissant. Sa BM rutilait, à l’instar d’une vieille peau ravalée façade pour émoustiller les jeunots sur une piste de danse… d’une boîte kitch de province. Les idées se bousculent et l’éparpillement pénible des pensées vidées en brouette sur le papier recyclé (stylo plume à recherche, encre bleu, ça fuit mais ça gratte à l’oreille).
Quant à la maison, elle était vaste, cossue, écrasant les bâtisses voisines dont celle qui avait appartenu à mes parents. Certains l’appelaient le « château », le garde-champêtre affirmait que l’endroit était hanté… La merdique des âmes qui vivent dans quelques trouées provinciales, ces gnoufs souvent racistes, toujours étroits d’esprit…
Ma chambre était un réduit engoncé entre la grande salle de jeu (baby-foot aux joueurs peinture écaillée, jeux flamants, de société, une table de ping-pong et un vélo d’appartement), et la salle d'eau de ma cousine (premières explorations sexuées des univers affriolés, jutes adolescentes, race des obsédés du cul) – Une sorte de sœur en tyrannique – aménagée dans les combles...

A l’exception de ma pièce (un lit, une armoire, une peinture jaunâtre, une table de nuit, deux peluches, un carrelage froid, une lampe de chevet, un poster de Mister T et un aquarium vide), tout était outrageusement exubérant. Tata et tonton  avaient les goûts de chiotte de ceux qui sont partis de rien, se sont enrichis et n’ont eu de cesse de reproduire en toc, les rêves de grandeur qu’ils avaient eu tout petit. 

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