Parodiant ses ancêtres



L'indien joue avec les cotillons. Dans son blue jeans Lois, il tortille un peu son cul massif, parodiant ses ancêtres. Bertrand lui sert la main, l'invite à entrer dans le corridor de la maison bourgeoise. D'une main ferme, il attrape la crosse d'un Magnum qu'il tend au peau rouge ivre et souriant:
"Arrête un peu la picole gros naze. Si tu veux faire honneur à tes racines, vise entre les deux yeux, pas dans les pattes".
La pluie a cessé. Le crépuscule illumine la rue de sa lumière rouge orangée. La couche nuageuse effilochée s'étire au-dessus des quartiers ennemis, bien au-delà du Mont Avril. L'indien foule de nouveau le goudron trempé avec ses baskets Nike roses fluos usées salies.
Bertrand s'engage dans le petit jardin de la maison. Il soulève l'énorme planche de bois gisant au centre de l'ancien potager. Le visage dégueulasse de Martin apparaît, surgissant de l'obscurité épaisse du tunnel. Après avoir balancé l'énorme sac à dos qui lui sciait les épaules, il se hisse dans le carré de poireaux morts avant de se tenir presque au garde à vous.
"Fais pas chier. On n'est pas à l'armée. Alors t'as quoi là-dedans ?
- Sept cartouches de clopes, deux kilos de sucre, deux de farine, trois litres de lait et d'huile, six d'eau minéral, quatre boîtes d'aspirine, deux briquets, un paquet de café soluble, des aiguilles et une paire de ciseaux, une canette de coca, trois bouteilles de whisky"

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