Sommes-nous morts ?
Ses ongles vernis apparaissent dans les centaines de micro-miroirs
qui constituent les façades du long tunnel tortueux qui trace sous la mégapole.
Ses ongles et ses yeux reflétés tant de fois, mon arme rutilante, ma face
aussi… Elle/moi sommes morcelés, des spectres pixélisés avançant prudemment
dans un décor bombardé de lumière. Sommes-nous morts ? On me rit dessus,
quelque part. Derrière, devant. Je ne sais pas. Tout s’est éteint. J’avance à
tâtons. Le souffle puant de la vie m’englobe. Je n’ai pas écrit depuis
plusieurs jours. Je n’ai plus vraiment ouvert la bouche non plus. Le tunnel disparaît. La mégapole se dissout.
Il n’y a plus qu’une averse violente et froide qui s’abat sur mon corps nu…
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