Depuis ma cellule...



Depuis ma cellule, il m'arrivait de penser à lui. J'essayais pourtant de le sortir de ma tête. "Un chasseur sachant chasser sait sécher un salaud sans s'essuyer". Les conversations sur leur Allah pouvaient durer toute la nuit. C'était ça ou le foot ou le sexe. L'un suçait l'autre avant de pisser dans le lavabo et lâcher des pets à extinction des feux. Les matons laissaient faire ceux qui payaient bien.
Le maton faisait figure de messie quotidien, me libérant de l'entrave étouffante de mes codétenus. Un messie dans le néant, sauveur entre parenthèses dispensant une parole directe, insipide, grossière. Il changeait d'apparence, de voix, de caractère. L'uniforme était le même mais tantôt porté par un gros corps, tantôt supporté par une silhouette chétive. Le baptême lorsque la porte était déverrouillée, la tête plongée en arrière dans une rivière d'eau pure, sécurisante. "Tout va bien Messieurs ?"

Je me ruai à ses pieds, je m'accrochai à ses mollets avant de ressentir une vive douleur sous les coups massifs qu'il imposait à mon crâne, ma nuque.

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